Val-de-Reuil (ex Le Vaudreuil)
Ont été retenus ici quelques extraits issus de la base documentaire sur les villes nouvelles - Cédérom des villes nouvelles françaises réalisé par le ministère de l'Equipement et le Programme interministériel d'Histoire et d'évaluation des villes nouvelles françaises (HEVN) en 2002.
En juillet 1967, le Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire retient le principe de la création de la Ville Nouvelle du Vaudreuil. Trois objectifs sont fixés : accueillir les activités tertiaires de la région parisienne, décongestionner l'agglomération rouennaise et réaliser une opération pilote d'urbanisation “intégrée à l'environnement naturel”. L'établissement Public d'Aménagement (EPA) de la ville nouvelle du Vaudreuil est ainsi créé en juin 1972 par décret. Localisée entre Paris et Rouen, la ville nouvelle est rebaptisée Val-de-Reuil en 1985.
Arrêtée prématurément pour un ensemble de motifs politiques et économiques, l'EPA est dissous en décembre 1985, transférant l'aménagement de la ville à la commune de Val-de-Reuil, qui devient donc commune de droit commun.
Val-de-Reuil n'a rien d'une ville typique de la Normandie traditionnelle. Son plan de ville à l'américaine, ses parcs d'entreprises paysagés modèles, son centre-ville au nom étrange de “germe de ville” et sa chaussée piétonne surélevée sont autant de caractéristiques originales. Les espaces verts et la végétation sont omniprésents et contribuent à l'agrément de cette ville à la campagne. Des falaises crayeuses de Connelles à l'Est à la forêt domaniale de Bord à l'Ouest, le capital nature est activement plébiscité par les habitants de la commune et des cantons voisins. Ce cadre naturel d'exception est propice aux loisirs et aux sports de plein air. Plus de 50 activités sportives y sont pratiquées, depuis la randonnée, le VTT ou le golf, jusqu'à la plongée sous-marine, l'ULM ou le ski nautique...
En décembre 1996, Val-de-Reuil s'associe avec deux autres communes (Louviers et Incarville) pour créer la Communauté de communes Seine-Eure, dont les premiers objectifs sont le développement économique et l'aménagement du territoire. En 2000, cette Communauté englobe 18 communes : c'est la seconde agglomération du département, mais aussi son premier pôle économique.
Quatre Rolivalois sur dix a moins de 20 ans
Val-de-Reuil est une commune particulièrement jeune. Près de 40 % de sa population a moins de 20 ans. Les 20-39 ans sont également plus nombreux que dans le reste de la région (33 % contre 28 %). L'action pour la jeunesse est donc une priorité pour la ville nouvelle qui a mis en place des infrastructures. Val-de-Reuil compte notamment des crèches, des centres de loisirs pour les 3-15 ans, une ludothèque, 7 groupes scolaires de quartiers, 3 collèges, 1 lycée…
En raison de la jeunesse de sa population, la part des retraités y est réduite alors que les autres personnes sans activité, dont font partie les étudiants et les moins de 15 ans, sont majoritaires. Les ouvriers sont également plus présents qu'en Haute-Normandie (18 % contre 15 %). Par contre, les cadres et les professions intermédiaires sont sous-représentés.
Plus de familles monoparentales à Val-de-Reuil
En 1999, la ville nouvelle compte 3 900 ménages, soit trois fois plus qu'en 1982 et 30 fois plus qu'en 1968. Leur taille moyenne est de 3,2 personnes par ménage, soit légèrement plus qu'en 1990 (3,1). Après s'être réduit en 1990, l'écart avec la région s'est encore accentué : la Haute-Normandie ne compte en effet que 2,5 personnes par ménage (2,7 en 1990).
Alors qu'elle a augmenté fortement dans la région, la part des personnes seules à Val-de-Reuil est resté stable depuis 1990 : un ménage sur cinq est une personne seule. Par contre, plus de 40 % des ménages compte au moins 4 personnes alors qu'en Haute-Normandie, ils ne sont que 25 %. Cela traduit un poids important des familles dans la ville nouvelle : huit ménages sur dix comportent une famille (contre sept sur dix dans la région). Val-de-Reuil accueille également plus de familles monoparentales (15 % contre 8 %).
Les familles rolivaloises sont plus souvent des familles avec enfant(s) : seules 22 % d'entre elles n'en ont pas (44 % dans la région). Au contraire, les familles nombreuses (trois enfants ou plus) représentent près de 30 % des familles, contre 12 % en Haute-Normandie. Le nombre moyen d'enfants par famille est donc logiquement plus élevé à Val-de-Reuil (1,8 contre 1,1).
Un parc locatif social très développé
En 1999, Val-de-Reuil totalise 4 500 logements, dont 3 900 sont des résidences principales. La construction de logements s'est concentrée entre 1975 et 1990 : le parc, qui ne comptait que 150 logements en 1975, en totalise 4 300 en 1990. Entre 1982 et 1999, 2 100 logements ont été construits. Après 1986, les mises en chantier se ralentissent nettement. L'habitat individuel a été favorisé : entre 1982 et 1999, moins d'un tiers des logements sont des logements collectifs.
Le parc de résidences principales est constitué majoritairement de logements de grande taille : deux tiers des logements sont des 4 pièces ou plus. Le parc de logements présente un profil très particulier : l'habitat individuel social a été fortement privilégié à Val-de-Reuil. Six résidences sur dix sont des maisons individuelles Près de trois logements sur quatre sont des logements HLM et seulement 17 % des résidences sont occupées par leurs propriétaires alors qu'en Haute-Normandie, cette part est de 53 %. Le secteur locatif privé est peu développé.
ACTIVITE ET EMPLOI
En 1999, Val-de-Reuil offre 6 200 emplois, alors qu'elle n'en proposait que 400 en 1968. La commune a capté 10 % de la croissance régionale de l'emploi. Cela traduit un fort développement qui s'est opéré principalement entre 1975 et 1990. La bonne localisation géographique et la qualité de ses parcs d'activités paysagers en sont à l'origine.
Val-de-Reuil accueille, sur ses 7 parcs d'activités, des entreprises de pointe à fort potentiel de développement. La commune propose l'offre la plus importante de Haute-Normandie en terrains aménagés diversifiés. Elle développe un pôle d'excellence régional dans les domaines de la pharmacie, de l'imagerie, de l'électronique, de l'informatique et de l'optique. De plus, l'industrie pharmaceutique est l'activité leader de la commune, dans une région qui se place au second rang national dans ce secteur. 60 % des emplois de la région dans ce domaine d'activités sont concentrés à Val-de-Reuil et les industries des biens de consommation offrent un quart des emplois de la commune.
Arrêtée prématurément pour un ensemble de motifs politiques et économiques, et en raison d'une politique de peuplement privilégiant à l'excès le parc social, l'opération d'aménagement de la ville nouvelle du Vaudreuil, rebaptisée plus tard Val-de-Reuil, présente un bilan forcément contrasté mais non dépourvu de points forts souvent originaux.
Même après la dissolution de l'Etablissement public d'aménagement, alors que le développement local ne disposait plus d'aucun appui national, régional ou départemental, et bien que les modalités adoptées pour la gestion de la réserve foncière rendaient presque impossible une promotion commerciale du site, les entreprises du secteur privé ont toujours continué à s'intéresser à ce site en raison de sa bonne localisation géographique et de la qualité de ses parcs d'activités paysagers.
Après une longue phase marquée par les polémiques et les conflits locaux, Val-de-Reuil a acquis aujourd'hui une meilleure stabilité. Des relations organiques et confiantes ont pu être nouées avec les communes voisines pour coordonner leur développement futur.
Petite ville, certes, mais véritable ville, elle dispose de bien des atouts pour envisager et organiser l'avenir d'un grand site qui n'a rien perdu de son charme et de ses potentialités économiques.
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