La commune d'Evry avait été choisie en 1964 comme chef-lieu du nouveau département de l’Essonne et fait partie dès 1965 de l’une des villes nouvelles franciliennes projetées dans le cadre du Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) de la région parisienne.
Pour accompagner son développement, l’Etat a mis en place en 1969 un Etablissement Public d’Aménagement (EPEVRY), en charge de la maîtrise foncière, de l’équipement et de la commercialisation des terrains. Dans un premier temps, les communes d’Evry, de Courcouronnes, de Bondoufle et de Ris-Orangis se sont regroupées en Syndicat Intercommunal d’Etudes et d’Aménagement de la Région d’Evry (SIEARE), structure remplacée en 1973 par le Syndicat Communautaire d’Aménagement (SCA) qui inclut Lisses, mais dont s’exclut Ris-Orangis. Le SCA devient Syndicat d’Agglomération Nouvelle d’Evry (SAN) en 1985. La ville nouvelle regroupe alors 4 communes qui s’étendent sur plus de 3 000 ha : Evry, Bondoufle, Courcouronnes et Lisses (périmètre statistique retenu pour le présent atlas).
Le 31 décembre 2000 et avec la fin de l’Opération d’Intérêt National, l’EPEVRY est dissous et l’ensemble de ses biens, droits et obligations est transféré à l’Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne (AFTRP). Le portage intermédiaire des opérations de l’EPEVRY est assuré par l’AFTRP avant la reprise effective de celles-ci par le SAN. L’initiative des ZAC non achevées à fin 2002 a été transférée aux collectivités locales en 2003. En 2001, le SAN d’Evry est devenu communauté d’agglomération qui a repris la totalité des compétences de gestion et de projet de ce territoire et s’est élargie à la commune de Ris-Orangis.
La ville nouvelle d’Evry est devenue en trente ans un grand centre urbain, le plus dense et parmi les plus dynamiques d’Ile-de-France, en termes économiques. Située à 28 km de Paris sur la rive gauche de la Seine entre Corbeil, Ris-Orangis et l’autoroute du sud, la ville nouvelle bénéficie d’une desserte par le rail (SNCF Paris-Gare de Lyon, lignes C et D du RER), par la route (RN7, A6 et A104) et par la voie aérienne (aéroport d’Orly).
La moins peuplée mais la plus dense
Evry est, et a toujours été, la moins peuplée des villes nouvelles franciliennes : elle compte moins de 80 000 habitants en 1999, soit 0,7 % de la population de la région sur un territoire restreint (4 communes). Elle est néanmoins la plus dense (2 670 personnes au km2). Elle a connu un développement important depuis sa création : sa population a été multipliée par 10, ce qui représente 4,2 % de l’accroissement total de la population francilienne.
Sur l’ensemble de la période 1968-1999, le taux de croissance moyen annuel de la ville nouvelle a été de 7,6 %, rythme cinq fois supérieur à celui des communes périphériques et quatorze fois plus élevé que celui de la région : chaque année, Evry a gagné, en moyenne, 2 300 habitants. Cette croissance, rapide au début (+ 2000 résidents par an entre 1968 et 1975, puis 3 400 entre 1975 et 1990), a nettement faibli entre 1990 et 1999 (+ 700 habitants par an).
En 1999, la seule commune d’Evry compte près de 50 000 habitants, Courcouronnes près de 14 000, Bondoufle 9 100 et Lisses 7 200. Le poids relatif de chaque commune dans la ville nouvelle est stable depuis 1990. L’essentiel de la croissance démographique de Lisses et de Bondoufle s’est accompli entre 1975 et 1982, alors que Courcouronnes s’est développé au cours de la période suivante (1982-1990).
Depuis dix ans, le solde migratoire est déficitaire
Le solde migratoire de la ville nouvelle représente 63 % de l’accroissement démographique des trente dernières années. Durant vingt ans, il a été le principal contributeur au développement de la population : 9 habitants supplémentaires sur 10 entre 1968 et 1975, 2 sur 3 entre 1982 et 1990. Mais depuis 10 ans, ce solde migratoire est devenu déficitaire (- 5 400 en 9 ans), et c’est l’accroissement naturel (+ 11 800) qui explique la croissance de la population.
Bondoufle connaît une évolution particulière. Entre 1982 et 1990, le solde naturel est insuffisant pour compenser le déficit migratoire. De ce fait, c’est la seule commune à perdre des habitants au cours de cette période. Par contre, au cours des années 90, Bondoufle, de nouveau attractive, enregistre un solde migratoire positif qui contribue à la moitié de la croissance de cette commune.
Les principaux flux migratoires avec la grande couronne
Depuis la création de la ville nouvelle, un peu plus de 109 000 personnes résidant précédemment en France métropolitaine sont venues s’y installer. Comme Sénart, Evry attire les habitants de grande couronne : près d’un entrant sur deux y habitaient auparavant. Par contre, moins de trois sur dix résidaient à Paris ou en petite couronne. Grâce à une offre accessible en logement et en services modernes, ce sont surtout des ménages jeunes, principalement avec 1 ou 2 enfants qui sont arrivés : 46 % des arrivants ont entre 20 et 39 ans et 31 % moins de 15 ans.
De même, parmi les 65 000 résidants d’Evry, un sur deux déménagent pour la grande couronne, près d’un sur trois pour la province. Les sorties concernent également principalement les 20-39 ans et les moins de 15 ans, mais depuis 1982, de plus en plus de personnes âgées entre 40 et 59 ans quittent la ville nouvelle.
Depuis 1990, la ville nouvelle d’Evry perd des habitants au bénéfice de la grande couronne et la province (7 entrées pour 10 sorties), mais continue d’en gagner avec Paris et la petite couronne. Les déficits migratoires sont également enregistrés pour les moins de 20 ans et les 40-59 ans.
Une population particulièrement jeune à Courcouronnes et Evry
Comme toutes les villes nouvelles, Evry se caractérise par une population jeune : le rapport entre les effectifs de personnes âgées d’au moins 60 ans et de jeunes de moins de 20 ans est de 0,24, contre 0,66 pour la région. Les retraités ne représentent que 7 % de la population, contre 24 % en Ile-de-France. On observe néanmoins un vieillissement de la population. En 1999, à peine un habitant sur trois de la ville nouvelle est âgé de moins de 20 ans, alors que cette proportion atteignait 41 % en 1968. De 1968 à 1999, l’âge moyen des résidents est passé de 28,1 ans à 32,1 ans.
Deux communes, Courcouronnes et Evry, accueillent une population relativement jeune : la moyenne d’âge est proche de 30 ans. D’importants équipements (crèches, écoles, gymnases, etc.) ont été mis en place pour tenir compte de ces caractéristiques.
Comme dans toutes les villes nouvelles, près de quatre résidents sur dix sont des inactifs non retraités en raison de la prépondérance des moins de 20 ans souvent scolarisés. De même, les cadres ne représentent que 8 % des habitants alors que les employés (17 %), les professions intermédiaires (14 %) et les ouvriers (10 %) sont les trois autres catégories prépondérantes.
Une personne sur six âgée de plus de 15 ans est élève ou étudiante. Evry est une des deux villes nouvelles (avec Saint-Quentin-en-Yvelines) où le taux de non-diplômés parmi les plus de 15 ans qui ne poursuivent plus d’études, est le plus faible. Par contre, les titulaires du BEP ou du baccalauréat sont relativement plus nombreux. Les personnes ayant un diplôme universitaire ne représentent que 24 % des plus de 15 ans ni élèves, ni étudiants contre 28 % en Ile-de-France : comme en grande couronne, seuls 12 % sont des diplômés de cycle long.
En 1968, les personnes étrangères représentaient 8 % de la population de la ville nouvelle ; en 1999 un habitant sur dix déclare être de nationalité étrangère. Evry se situe dans la moyenne des villes nouvelles franciliennes et en dessous de la moyenne régionale (12%). Les trois quarts des étrangers de la ville nouvelle vivent dans la commune d’Evry.
2,8 personnes en moyenne par ménage
En 1999, Evry compte 27 000 ménages dont la taille moyenne est de 2,8 personnes. En diminution depuis 1968, date à laquelle elle atteignait 3,5, cette moyenne est identique à celle observée dans les autres villes nouvelles, mais reste supérieure à celle de la région (2,4). Depuis 1990, la part des familles sans enfant a progressé et celle des personnes vivant seules augmente, passant de 18 % en 1990 à 23 % en 1999. La proportion des familles d’au moins 4 enfants reste importante : elle représente un peu plus de 5 % et progresse encore par rapport à 1990, alors que pour l’ensemble de la région, la tendance est légèrement à la baisse. Toutefois, cette hausse ne suffit pas à enrayer la diminution du nombre moyen d’enfants par famille (1,44 en 1990 et 1,37 en 1999). Par ailleurs, comme dans les autres villes nouvelles et dans la région, les familles monoparentales sont de plus en plus répandues: elles représentent 12 % des familles, contre 10 % en 1990. Elles sont particulièrement nombreuses à Courcouronnes et à Evry.
Des ménages aux revenus très diversifiés
En 2000, 78 % des ménages de la ville nouvelle sont imposés, contre 73 % en Ile-de-France. Cette proportion dépasse 80 % dans les communes de Bondoufle et de Lisses. A l’opposé, elle est de 71 % à Courcouronnes et 64 % dans la commune d‘Evry.
Un ménage de la ville nouvelle sur deux déclare un revenu annuel qui ne dépasse pas 15 000 par unité de consommation (UC), alors que dans l’ensemble de l’Ile-de-France, la valeur du revenu médian atteint 17 400 euros. Cependant les revenus des habitants des quatre communes sont très différents. A Bondoufle et à Lisses, la moitié des ménages perçoivent plus de 19 000 , soit un revenu supérieur à celui de l’Essonne. A Courcouronnes et à Evry, où vivent davantage d’employés et d’ouvriers, la population est plus modeste : le revenu médian est inférieur à 15 000 . Dans ces communes se situent également des quartiers classés en zones urbaines sensibles (ZUS). Par ailleurs, les disparités de revenus y sont plus élevées que dans l’ensemble de la région.
En 2001, Evry est la ville nouvelle qui compte la plus forte proportion de la population dépendant du revenu minimum d’insertion (3,5 % contre 1,8 % en moyenne dans les 4 autres). C’est aussi la seule à dépasser le niveau régional (2,4 %). Dans les communes d’Evry et de Lisses, ce taux est encore plus important.
Un habitat collectif dominant
En 1999, le parc immobilier compte 30 000 logements, soit 0,6 % du parc régional. L’habitat individuel (29 %) y est moins répandu que dans les autres villes nouvelles (43 % en moyenne). Sur la période 1968-1975, le nombre de logements a augmenté de 16,8 % par an (soit 690 logements supplémentaires chaque année). Au cours des dernières années, le rythme de croissance annuel n’atteint plus que 1,7 % (soit 470 logements par an) en raison de la raréfaction des terrains constructibles.
Depuis 1982, plus de 12 000 logements ont été mis en chantier, six sur dix dans la commune d’Evry et plus du quart à Courcouronnes. Il s’agit principalement de logements collectifs qui représentent 68% du parc construit dans la ville nouvelle entre 1982 et 1999. A Bondoufle et Lisses, plus de sept logements sur dix sont des logements individuels. Les mises en chantier se raréfient depuis 1997.
La part des logements vacants, représentant 8,4 % du parc total, est la plus élevée parmi les villes nouvelles. Leur nombre a particulièrement augmenté dans la commune d’Evry, ils représentent 10,5 % du parc de logements.
En 1999, près de 9 logements sur 10 sont des résidences principales. La moitié d’entre elles sont occupées par des locataires, dont plus des deux tiers au titre du logement social. La part des propriétaires (47 %) est plus faible à Evry que dans l’ensemble des villes nouvelles (52 %), mais reste supérieure au taux régional (44%).
Les logements d’au moins 4 pièces représentent 55 % du parc, chiffre comparable à la moyenne des villes nouvelles. Evry offre également peu de résidences principales de petite taille (19 %), comparativement à la région (32 %). A Bondoufle, en raison d’un habitat individuel plus développé, ces logements sont encore plus rares : 3,5 % du parc répondent à cette caractéristique.
Un chômage inégalement réparti
La ville nouvelle d’Evry compte près de 41 000 actifs en 1999 soit 0,75 % de la population active francilienne. En 1968, 3 400 actifs résidents étaient dénombrés. Evry a donc gagné plus de 37 500 actifs en 30 ans, soit une progression annuelle moyenne de 8,3 %. Comparée à la croissance observée dans l’ensemble des villes nouvelles (+ 5,3 % par an), l’augmentation de la population active a été plus rapide, notamment dans les communes de Courcouronnes et Bondoufle.
Par rapport à l’ensemble de la région et comme les autres villes nouvelles franciliennes, les professions indépendantes (3 %) et les cadres (15 %) sont sous-représentés dans la population active, à l’inverse des professions intermédiaires, des employés et ouvriers. La population active occupée a également progressé à un rythme important : en 30 ans, elle a été multipliée par 11. La ville nouvelle totalise 36 200 actifs occupés, dont 63 % travaillent dans le secteur privé. Comme Sénart, près d’un tiers occupent un emploi dans le secteur public.
En 1999, près de huit actifs occupés sur dix exercent une activité dans le tertiaire et 13 % dans l’industrie. Ils travaillent principalement dans les services aux entreprises, l’éducation, la santé ou l’action sociale, l’administration ou le commerce. 95 % des employés habitant Evry travaillent dans le tertiaire (personnels des administrations, de la santé et de l’action sociale, commerciaux, assistantes maternelles). Cette proportion élevée est due à la forte présence des emplois offerts par la ville nouvelle dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’action sociale.
En 1999, Evry est la ville nouvelle où le taux de chômage est le plus élevé (11,4 %) : il est proche du niveau francilien. Bondoufle et Lisses ont un taux de chômage plutôt bas (6,4 % et 8,5 %), alors que dans les communes de Courcouronnes et Evry, ils dépassent 12%.
Un développement économique rapide
La ville nouvelle d’Evry offre près de 52 600 emplois soit 1 % des emplois régionaux. Depuis 1968, le nombre d’emplois a été multiplié par 35, contre 7 pour l’ensemble des villes nouvelles de la région. Il est vrai qu’elle ne totalisait en 1968 que 1 500 emplois. La croissance a été particulièrement vive entre 1968 et 1982, puis s’est ralentie. En moyenne, depuis trente ans, 1 650 emplois supplémentaires ont été créés chaque année.
Le dynamisme de la ville nouvelle s’explique par la proximité géographique de Paris (28 km) et par l’implantation d’administrations comme la préfecture localisée dans la commune d’Evry. Elle bénéficie d’une infrastructure routière, ferroviaire et aéroportuaire dense (les autoroutes A6 , A80 et A87, 3 gares, SNCF, RER C et D et l’aéroport d’Orly) et d’une structure d’accueil qui s’avèrent propices à l’installation des entreprises. En 2002, 3 900 établissements sont présents dans la ville nouvelle, soit 0,6 % de l’ensemble francilien : près de six sur dix sont situés sur la commune d’Evry.
Une forte spécialisation industrielle
L’industrie est peu représentée à Evry, comme dans le reste de l’Ile-de-France (13 % des emplois), mais elle est plus spécialisée. Les industries de biens d’équipement et de biens intermédiaires sont respectivement 1,4 et 1,2 fois plus développées qu’en moyenne dans la région. Ainsi, l’aéronautique, sous-secteur des industries de biens d’équipement, est ancrée à Evry par la présence de grands noms : CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), SNECMA. Ces entreprises drainent dans leur sillage des établissements relevant du même secteur d’activités comme Arianespace. Les industries de fonderie et du travail des métaux, autre sous-secteur des industries de biens d’équipement, représentent aussi une des activités spécifiques de la ville nouvelle, avec Soupletube à Bondoufle. De gros établissements employeurs du secteur de l’énergie, comme Electricité de France, sont implantés à Lisses et à Evry. A noter également Belin-Lu et Jacquet-Céréales au titre des entreprises agroalimentaires.
Un pôle tertiaire spécifique à Evry
En 1999, huit emplois sur dix relèvent du tertiaire, soit près de 44000 emplois. Sur l’ensemble de la ville nouvelle, 9 800 emplois sont liés aux services aux entreprises : cette importance est caractéristique du développement urbain des dernières décennies. A titre d’exemple, ADC Systems Intégration France est implanté à Lisses, Sofinco à Evry, Accor à Courcouronnes.
Avec 8 900 emplois, les établissements relevant de l’administration y sont fortement implantés : la présence de l’université, de divers établissements de formation (l’Institut National des Télécommunications INT, etc.), de centres de recherche (Genethon, etc.) et d’établissements publics (La Poste, etc.), procurent à la ville nouvelle de nombreux emplois. La grande distribution y est aussi bien présente (Siège de Carrefour à Evry, Ikéa à Lisses) avec 8 600 emplois.
Enfin plus de 9 000 postes relèvent du secteur « Education - Santé - Action sociale », soit la plus forte contribution à l’emploi local après les services aux entreprises. Avec plus de 300 salariés, le Centre Médico Chirurgical Obstétrical à Evry est ainsi le plus gros employeur de ce secteur.
Dans les prochaines années, le projet « Génopole », associant un programme de recherche sur la génétique et le parc « technologies de l’information et de la communication », devraient jouer un rôle déterminant.
Employés et professions intermédiaires fortement représentés dans les emplois
La ville nouvelle offre principalement des emplois salariés, dont 32% relèvent du secteur public (contre 27 % dans la région). Celui-ci est principalement concentré dans la commune d’Evry où sont localisées les administrations. Les postes d’employés et les professions intermédiaires sont les plus nombreux : près de 30 % des emplois pour chacune de ces catégories. Cadres ou professions intellectuelles supérieures et ouvriers occupent respectivement 22 % et 16 % des emplois de la ville nouvelle. L’industrie occupe un cadre sur huit. Ce sont notamment des ingénieurs et des cadres de l’informatique travaillant dans des secteurs de pointe comme l’aéronautique ou l’informatique.
Les ouvriers sont plus représentés dans le tertiaire que dans l’industrie, notamment à cause des plates-formes commerciales et de services (comprenant les services de nettoyage et de sécurité) qui font plutôt appel à des ouvriers, notamment non qualifiés. En effet, près d’un ouvrier sur trois travaillent dans le secteur industriel et six sur dix dans le tertiaire.
Trois quarts des surfaces construites à Bondoufle
Le développement de l’emploi depuis la création de la ville nouvelle a stimulé la construction de locaux professionnels, jusqu’à la crise économique du début des années quatre vingt-dix. De 1982 à 1999, près de 1 350 millions de m2 de locaux ont été construits, ce qui représente 1,9 % de la construction neuve de locaux de l’Ile-de-France. En raison d’un aménagement réalisé principalement avant 1982 et d’une moindre superficie de la ville nouvelle, l’augmentation annuelle moyenne, environ 75 000 m2, est la plus faible parmi les villes nouvelles.
Les principales destinations des locaux construits sont les activités de bureaux (36 %) et de stockage (24 %), et les bâtiments industriels (14 %), avec de fortes disparités selon les communes. Trois quarts des surfaces mises en chantier à Bondoufle concernent des activités industrielles ou de stockage. A Courcouronnes, 60 % des locaux sont des bureaux.
La ville nouvelle a bénéficié également de la construction d’équipements collectifs dans le domaine de l’enseignement, de la recherche et de la culture : celle-ci s’est concentrée sur la commune d’Evry.
Deux tiers des emplois offerts sont occupés par des non-résidents
Malgré la croissance accélérée de la population, la ville nouvelle a toujours offert un nombre d’emplois supérieur au nombre d’actifs résidents. L’objectif premier de rééquilibrage habitat-emploi est atteint depuis 1982 : Evry proposait alors 12 postes pour 10 actifs résidents, soit un taux supérieur à même celui de la région. En 1999, l’offre a encore progressé (13 emplois pour 10 actifs résidents).
Près de quatre actifs occupés habitant la ville nouvelle sur dix, soit 14 000 personnes, y occupent également un emploi en 1999. La part des actifs occupés qui résident et travaillent dans la ville nouvelle a augmenté avec le développement démographique mais aussi économique : en 1975, ils n’étaient qu’un quart (soit moins de 10 000 actifs). Accueillant une forte proportion d’employés et proposant une offre d’emplois de cette catégorie abondante, 45 % des employés vivent et travaillent dans la ville nouvelle d’Evry. Les autres actifs occupés, soit 22 200 résidents, quittent la ville nouvelle pour aller travailler principalement en grande couronne (33 %), mais aussi dans la petite couronne (14 %) ou à Paris (14 %).
En 1999, 27 % des emplois sont occupés par des habitants d’Evry: ce sont en majorité des emplois administratifs, des techniciens, des contremaîtres ou des agents de maîtrise. Les autres emplois offerts (38 600) sont occupés par des non-résidents dont une partie a suivi professionnellement le déménagement de leur entreprise. De plus, les entreprises de pointe et l’administration recrutent leur main-d’œuvre sur le marché francilien voire national. Cette main-d’œuvre vient principalement de la grande couronne (58 %). Il s’agit en majorité de professions intermédiaires et de cadres.
Globalement, les échanges montrent que Paris reste attractif : chaque jour, 4 900 actifs quittent Evry pour travailler à Paris alors que 2 400 Parisiens occupent un emploi à Evry. Au contraire, la ville nouvelle est un pôle d’emploi important pour les habitants de la grande couronne : le solde des échanges est nettement positif (+18400).
En conclusion…
Siège de la Préfecture de l’Essonne, du Conseil général, d’une université et de multiples institutions administratives, juridiques et culturelles liées à son statut de chef lieu de département, la commune d’Evry exerce aujourd’hui des fonctions centrales reconnues.
Quant à la ville nouvelle, elle est devenue incontestablement le pôle de développement du sud de l’Ile-de-France. Cependant, Evry n’échappe pas au problème des quartiers en difficulté, en particulier dans ses quartiers centraux qui tendent à devenir « sensibles » en raison de la concentration de logements sociaux, qui n’a pas permis le brassage social escompté, d’une forte proportion de jeunes, parfois insuffisamment formés, trop souvent au chômage et d’une certaine inadéquation entre les emplois offerts et les actifs résidents.
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