Le Périgord, Terre de l’Homme et de culture
Imaginez 2500 habitants se partageant un territoire grand comme la moitié de la France, l’Espagne et le Portugal réunis. Et sur la seule région située entre les vallées de la Dordogne et de la Vézère, se répartit la majorité de cette population. Aucun mystère possible sur les motivations qui ont poussé l’homme de Cro-Magnon aux Eyzies-de-Tayac puis les artistes pariétaux de la grotte de Lascaux (à Montignac) à venir s’installer il y a 30 000 en Périgord. La nature luxuriante allié à la douceur du climat ont très tôt attiré et sédentarisé les populations. Malheureusement la beauté de ces chapelles préhistoriques n’égale que leur fragilité. Ainsi ne pouvant plus visiter les sites originaux menacés par le dioxyde de carbone que dégagent les visiteurs, nous devons nous contenter de leurs copies comme Lascaux II qui perd beaucoup dans le côté émotionnel de la découverte.
Lascaux 2 - La chapelle Sixtine de la Préhistoire
Musée de la préhistoire aux Eyzies
En pleine Pax-Romana, c’est la cité gauloise de Vésone devenue Périgueux, jouit de ces ressources abondantes. Construite dans un méandre de l’Isle, la rivière qui traverse la ville, la capitale des Pétrocoriens développe une brillante civilisation. Ce passé oublié pendant plusieurs siècles retrouve son prestige lorsqu’aux hasards de travaux de sondages pour un grand projet immobilier, on vit apparaître les vestiges en parfait état de conservation d’une domus antique. Rapidement protégé, le site se transforma pour l’ouverture en 2003 d’un vaste musée Vesunna grandeur nature lorsque la verrière de Jean Nouvel vint recouvrir les 3000 m² de la villa administrative romaine.
Musée de Vesunna >
Le Moyen-âge apporta une nouvelle pierre à l’édifice patrimonial de la région. De part et d’autre des rivières s’élèvent des châteaux forts tantôt acquis à la Perfide Albion tantôt fidèles à la Fleur de Lys. On y retrouve ainsi les tours d’un jeu d’échec. Pendant plusieurs siècles les anglais et les français se livrent des parties sans merci pour détenir le Périgord. Finalement la victoire revint au roi de France grâce à la fidélité de nombreux seigneurs périgourdins dont la famille de Beynac et seigneurs de Commarque détenteurs de nombreuses forteresses parmi lesquelles le château de Beynac et le castrum de Commarque. La fin de cette époque annonce le déclin de nombreux remparts dont celui de Commarque qui perd alors son attrait stratégique dans la vallée de la Beune. Ce dernier retrouve aujourd’hui une valeur historique liée à son histoire à la fois paléolithique et moyenâgeuse lors de la redécouverte de vestiges enfouis sous la végétation, que l’on doit à Hubert de Commarque, descendant de ses premiers bâtisseurs.
Château de Beynac
Château de Commarque, au second plan : château de Laussel
D’autres châteaux plus chanceux et moins militarisés vont servir de fondations à de nouvelles bâtisses dont l’appareillage va évoluer vers l’esthétique et la plaisance. Avec la Renaissance, l’Italie fait un grand retour qui va métamorphoser complètement la région. Le Périgord noir en profite tout particulièrement et les évêques de Sarlat mènent grande vie dans leurs hôtels particuliers et leurs églises. La noblesse, victorieuse au Moyen-âge et enrichie par le roi, rivalise d’exubérance pour ciseler les façades de leurs habitations. Ainsi l’une des plus belles et des plus célèbres est celle de la maison d’Etienne de La Boétie. Mais la beauté actuelle de Sarlat-la-Canéda est aussi due à l’intervention salutaire d’André Malraux qui instaura la loi relative aux secteurs sauvegardés au milieu du XXème siècle, alors que la ville tombait en ruine.
< Sarlat Hôtel de la Boétie
Brillamment restaurée, cette belle ville de Sarlat devint alors un immense théâtre à ciel ouvert où les comédiens peuvent venir présenter leur création pendant toute la période estivale. Alors, au crépuscule puis sous la voute étoilée, le Périgord résonne au rythme des festivals dont celui de « Périgord en Musique » propose depuis 23 ans une programmation éclectique avec plusieurs fois par semaine des musiques classiques, des rythmes exotiques, des œuvres chantées souvent traditionnelles. Ainsi le groupe occitan “Peiraguda” nous a offert un superbe concert sous le ciel scintillant de la place d’Audrix. Leurs chansons* nous invitent à la rencontre d’un Périgord amoureux de sa culture et de son patrimoine riche et diversifié.
Le groupe de chanteurs occitan Peiraguda en concert à Audrix Sarlat Festival de théâtre
Écoutez " Adiu* " :
de Patrick Salinié et Gérard Pansanel
avec l'aimable autorisation du groupe PEIRAGUDA ©
*Le refrain de la chanson Adiu dit :
« Adieu, adieu, adieu
Quand l’on vit
Dans un aussi joli pays,
On ne devrait pas mourir.
Adieu »
Un seul séjour en ces lieux ne sera pas suffisant pour le découvrir en profondeur, car n’oublions pas que – s’agissant de profondeurs – la région est également une des plus riches de France en gouffres fabuleux dont celui de Proumeyssac qualifié par les experts de cathédrale de cristal et qui accueille exceptionnellement des concerts de musique classique dans le chœur du gouffre. A cela s’ajoute aussi la découverte de la gastronomie locale dont les truffes, les oies et le vin de Bergerac apportent l’énergie nécessaire pour explorer le Périgord. Aussi nous remercions Arlette LANG, attachée de presse du Festival Musique en Périgord et membre de l’AFITV pour l’organisation de ce voyage riche en découverte.
Gouffre de Proumeyssac La cathédrale de cristal
Contacts :
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Musée de Vésunna |
Comité Départemental du Tourisme de La Dordogne |
Château de Commarque |
Musée National de la Préhistoire |
Office de Tourisme de Sarlat |